lundi 11 janvier 2010

DOSSIER : Quelques "trucs" pour réussir un entretien (non exhaustif)

Je me sens sans doute l'âme d'un gourou aujourd'hui, quoi qu'il en soit, je vous propose quelques petits "trucs" qui peuvent faire la différence entre un entretien raté et un job décroché!

I / Préambule

Il me faut d'ores et déjà vous avertir que ces quelques points ne sont pas des vérités absolues, des trucs infaillibles! Tout ce que je peux garantir c'est qu'ils ont marché pour moi (oui... même si actuellement je suis au chômage... hum hum) alors ils ont sans doute une chance de marcher pour vous! Le conseil de base étant de rester vous même (en vous adaptant à votre interlocuteur), car sinon vous risquez de vous retrouver à un poste qui ne vous correspond pas!

II / Cerner son interlocuteur

Même si certains recruteurs aiment à être imprévisibles, on peut en général cerner quelques aspects importants de leur personnalité. Il existe en effet une théorie selon laquelle chaque personne peut être abordée grâce au clés d'accès VAK (Visuel, Auditif, Kinesthésique).

- Le visuel va attacher plus d'importance à l'image, c'est notamment celui qui peut dire "je ne crois que ce que je vois". Il peut également avoir une tendance à lever les yeux au ciel souvent, avoir une mémoire visuelle, etc. Il peut être important de soigner sa posture avec une personne de ce type, car il peut s'agir de quelqu'un de très observateur.

- L'auditif, quant à lui, va plutôt apprécier d'entendre les choses. Pensez donc à celui qui vous rétorque quelque chose en commençant par "j'entends bien ce que vous me dites, mais...". Au niveau du regard, ses yeux se baladeront sans doute plus sur un plan horizontal que vertical, il aura éventuellement une mémoire plutôt auditive... L'important dans un entretien face à un auditif pourrait être de régler son rythme de parole à celui de l'interlocuteur.

- Le kinesthésique marchera plus aux sentiments, aux ressentiments et au toucher. En règle générale, on peut dire que les personnes qui ont besoin de toucher un objet (avant de l'acheter par exemple) ont une prédominance kinesthésique. Son regard sera plutôt baissé, ses bras ne seront pas grands ouverts mais fermés. N'allez pas pour autant lui taper sur l'épaule! Le kinesthésique a, plus que quiconque, besoin de son espace personnel. Enfin, niveau langage, il sera sans doute celui qui dira "je n'ai pas l'impression que...".

Si vous souhaitez savoir à quel groupe vous vous rattachez, allez donc faire un tour ici. Quelle que soit la clé prédominante de votre interlocuteur, l'idée est d'adapter votre attitude à celle qu'il/elle préfère! ATTENTION : veillez à le faire de façon discrète! Le plus simple étant d'adapter son vocabulaire à la personnalité de l'interlocuteur.

- En face d'un auditif, utilisez le champ lexical adéquat : "j'entends ce que vous me dites", "vous savez, quelqu'un un jour m'a dit", "est-ce clair ?" "ça sonne plutôt bien", "pour moi, une entreprise est comme un orchestre..." ou quelque chose du genre... Inventez!

- Avec un visuel : "je vois ce que vous recherchez", "vous voyez ce que je veux dire ?". Utilisez des images, soyez précis et complets sur les sujets que vous traitez.

- Avec un kinesthésique : Là, comme je l'écrivais plus haut, il faut jouer sur le champ lexical du sentiment, dans le cadre d'un entretien pour un poste de cadre "j'ai besoin de créer et d'entretenir une ambiance saine et agréable pour mes collaborateurs"...

Cela ne fait pas tout mais ça peut jouer, parfois...! Notez que la multiplications de petits trucs qui "peuvent jouer" finissent par mener à un job décroché!

III / Savoir Etre / Savoir Faire

Sans doute le point le plus important! Lors d'un entretien, vous êtes jugé sur votre personnalité, vos compétences et votre sérieux. Le tout forme votre viabilité. Un candidat non viable n'est, bien sûr, pas intéressant pour l'entreprise. Pour être un candidat viable, il faut que votre savoir être ET votre savoir faire s'équilibrent avec les nécessités de l'entreprise (qui sont totalement variables selon les enseignes et/ou les postes).

Si je pioche dans mes expériences passées, le trouve notamment trois exemples éloquents :

- Société X : d'envergure nationale, la société X est spécialisée dans la vente d'huisseries à domicile. Ses équipes de commerciaux ont pour but de réaliser des opérations de prospection multiples (Téléphonique, Tap et GMS) et de vendre... bien évidemment!
Elle recherche des commerciaux jeunes, sans expérience, sans formation. Ici, il est inutile d'argumenter longuement sur son savoir faire, en revanche, le savoir être est prédominant. Ainsi, il pourrait être intéressant de mettre en avant un caractère de "requin", sans attache, sans autre prétention que celle de gagner de l'argent, tout simplement. En réalité, ce secteur d'activité est sans nul doute celui où les entretiens sont les plus faciles à passer!

- Société Y : Avec une zone de chalandise d'environ 100 km d'envergure, la société Y est spécialisée de le courtage en bateau de plaisance. Son effectif étant particulièrement restreint (2 personnes), elle recherche un collaborateur "prêt à l'emploi", principalement par manque de temps et par souci de rentabilité. Ici, c'est le savoir faire dans un domaine d'activité peu répandu qui va être le plus important. Durant l'entretien, il a fallu que j'insiste sur mes connaissances techniques du produit avec des exemples précis et concrets (en l'occurrence un descriptif complet d'un voilier ainsi qu'une estimation argumentée). Le savoir être avait peu d'importance, il s'agissait seulement de respecter les quelques règles de base de la vie en société...;)

- Société Z : Dans le secteur de la banque, la société Z est d'envergure nationale. Etant donné son domaine d'activité, la société Z recherche un collaborateur réunissant des qualités professionnelles et personnelles équilibrées. En l'occurrence, lors d'un entretien de ce type, il convient de présenter clairement son savoir faire (en parlant concrètement des tâches maitrisées, en montrant que l'on connait le système de fonctionnement d'une banque (de manière générale mais relativement précise) mais aussi son savoir être... Nous avons tous l'image du banquier en costume cravate, sérieux mais sympathique... Faîtes en sorte de coller à cette image!

IV / Connaître son sujet

Très important également, sachez qu'un entretien se prépare sérieusement. A un moment ou à un autre, le recruteur pourrait bien vous demander ce que vous connaissez de l'entreprise! Il est important de savoir où vous êtes! En règle générale, on peut organiser ses études de cette manière :

a / Historique de l'entreprise : Etudiez l'entreprise, son secteur d'activité, son historique (retenez les grandes dates de son histoire), son effectif. Bien entendu, retenez le nom et la fonction de celui qui va vous faire passer l'entretien ! Si possible, renseignez-vous sur l'intérieur de l'entreprise, par exemple en utilisant des sites tels que Copains d'avant, cotetaboite.com et consort. Vous pourriez y trouver des informations précieuses telles que la fréquence du turn over, l'ambiance au travail, la politique de l'entreprise, etc.

b / Problématique : Tentez de définir pourquoi l'entreprise recherche un collaborateur. Est-ce une expansion, un remplacement, une restructuration ? Quels sont les objectifs de l'entreprise ? Quelle est sa politique ? Que cherche t-elle exactement?

c / L'avenir avec vous : Une fois la problématique définie, préparez un argumentaire clair et complet sur ce que vous pouvez apporter à l'entreprise. Lors d'un entretien, il est important de pouvoir montrer que vous savez où vous allez et surtout pourquoi vous y allez! ATTENTION : Ne soyez tout de même pas trop révolutionnaire! Il faut que cet argumentaire colle avec la politique de l'entreprise... En clair, il faut que vous repreniez tous les points que le recruteur a noté lorsqu'il a engagé la procédure de recrutement. Faites lui comprendre que c'est VOUS qu'il recherche (si il est bien nécessaire de le préciser...!)

V / Quelques phrases qui ont fait leur effet !

Comme écrit plus haut, on ne peut pas tout dire à tout le monde... Personnellement, j'ai eu l'occasion de tester quelques petites phrases qui ont plutôt bien marché ! Je vous en note 2 ici, en guise de cadeau... pour avoir eu le courage de lire jusqu'au bout!

Notez cependant que, quand vous tentez des métaphores, la règle à suivre est celle des 10 secondes : Soyez clair, précis et choisissez bien vos mots! Si vous mettez plus de 10 secondes à terminer votre image, alors vous perdez l'interlocuteur...

"Si je me risquais à une métaphore, je dirais que je viens d'obtenir mon permis de conduire... Théoriquement, je suis capable d'aller sur la route, mais je dois encore m'adapter à ma nouvelle voiture si je veux qu'elle m'amène là où je veux aller"

"Vous savez, Je vois l'entreprise comme un tapis roulant qui tourne en sens inverse... Celui qui court avance , celui qui marche stagne et celui qui s'arrête sort!"